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ALLERGENES  ET  CCD

Les chaines de sucres (glycanes)  fixées sur les protéines jouent un rôle central dans les processus de reconnaissance cellulaire  ; un QRcode cellulaire en quelque sorte. Ces glycoprotéines ont une telle importance qu’une branche spécifique de la biologie a vu le jour : la glycobiologie. On estime qu’environ la moitié des protéines sont glycosylées.

Définitions

L’abréviation CCD est apparue en 1981 : Cross-reactive Carbohydrate Determinant, en français épitope glucidique croisant. Ces sucres sont des N-glycanes fixés sur une asparagine, présentant xylose et fucose-1,3 ; ces structures sont omniprésentes dans le monde végétal ainsi que chez les invertébrés, mais absentes chez les mammifères : elles sont donc immunogènes. Nous produisons des IgE réactives aux CCD à la suite vraisemblablement de contacts respiratoires, ou muqueux ; vu la digestibilité des structures glucidiques, la voie alimentaire ne semble pas impliquée.

En quoi les CCD posent-elles problème ?

Il est banal d’avoir en circulation des anticorps anti-CCD ; le sérum est alors susceptible de montrer une réactivité avec un extrait végétal porteur de CCD . Deux catégories de patients sont particulièrement susceptibles d’IgE réactivité de type CCD : les polliniques et les allergiques aux venins d’hyménoptères. De nombreuses études indiquent dans ces cas une absence totale d’implication clinique, y compris des tests de provocation négatifs.

Les tests de recherche d’allergènes sur des extraits totaux (pouvant contenir des dizaines de protéines allergéniques) peuvent donc montrer des résultats positifs  en raison de la présence dans ces extraits de structures antigéniques CCD ; ceci sans la moindre implication clinique. Ce type de test est donc de nature non seulement à fausser le diagnostic, mais aussi à inquiéter inutilement le patient.

Quoique connu depuis plus de 40 ans, ce problème semble encore assez largement ignoré aussi bien dans des études épidémiologiques que dans des études de réactivité croisée, forcément biaisées ; il en est de même dans la pratique médicale courante.

Eviter l’interférence CCD

Bien plus simple est le recours, chaque fois que possible, aux tests utilisant les allergènes moléculaires. Ceux-ci sont produits industriellement par des bactéries (recombinant) ou des levures incapables de fixer des sucres sur les protéines.

Sont concernés les tests de pollinoses aux arbres, graminées, herbacées, particulièrement s’ils sont en mixture ; le risque d’interférence CCD est de l’ordre de 20 %. Or tous peuvent être utilement remplacés par un ou deux tests moléculaires. Ceux-ci, de composition connue et standardisée, non seulement évitent toute fausse positivité, mais fournissent  beaucoup plus d’informations. C’est le cas aussi pour la recherche d’allergie au latex, et au venin d’insectes, où l’on se doit d’éviter toute fausse alerte.

En pratique : mixtures pollens, latex, venins d’insectes

Arbres à rBet v1 allergène majeur du bouleau, teste toutes les fagales (la plupart des arbres indigènes)

Graminées à rPhl p1 +5 la combinaison de ces 2 allergènes de la fléole teste l’ensemble des graminées

Latex à rHev b1, b3, b5 à risque systémique, b6 pour les réactions sévères du groupe banane, kiwi, avocat

Abeille à rApi m1 spécifique de cet insecte

Guêpe à rVes v1 et v5 sensibles et spécifiques de la guêpe

Probablement non concernés : les fungi, et invertébrés, dont les acariens.

Plus de détails ? Voir AllerData, le site de la Société Française d’Allergologie, régulièrement mis à jour.